Home Page


REPÈRES BIOGRAPHIQUES


1898
(20 avril) Naissance d'Emmanuel Bobovnikoff (Bove) à Paris, 123, boulevard de Port-Royal. Père russe, sans profession ni revenus définis. Mère luxembourgeoise, domestique.
1905-1910
Scolarisation irrégulière. Etudes à l'Ecole Alsacienne (classe de 9e), rue d'Assas. Dès l'âge de 14 ans, décide qu'il sera romancier. Il n'aura pas d'autre activité régulière, si ce n'est, pour des raisons matérielles, celle de journaliste.

1910-1913
Son père, sans quitter tout à fait sa mère, vit avec une riche Anglaise, Emily Overweg. Emmanuel habite Genève en compagnie du couple et de Victor, son demi-frère. Léon, son frère vit avec leur mère dans une situation précaire. Emmanuel partage épisodiquement leur existence. L'opposition entre ces deux milieux joue un rôle déterminant dans l'oeuvre de Bove. Attachement d'Emmanuel à Emily et influence de celle-ci. Poursuit ses études au lycée Calvin de Genève.

1914
Lorsque la guerre éclate, les revenus d'Emily sont bloqués en Angleterre. Situation difficile pour la famille.

1915
(Mai) Emmanuel est envoyé en pension en Angleterre, où il achève ses études, notamment à l'île de Wight et à Southend on Sea. (Octobre) Mort du père de Bove (tuberculose). Emily s'installe à Menton avec Victor. Situation financière toujours plus difficile, d'autant qu'après la guerre le capital d'Emily aura perdu toute sa valeur. Elle peint, tâche de subvenir aux besoins de la famille en vendant ses tableaux.
1916
(Avril) Retour d'Emmanuel à Paris. Il y occupe divers emplois précaires : conducteur de tramway, garçon de café, manoeuvre chez Renault, chauffeur de taxi, etc. Il ne s'agit pas seulement de subsister mais d'accumuler des expériences qui lui serviront, pense-t-il, pour ses romans. Vit seul et misérablement, à Paris et Marseille. Puis à Versailles, avec sa mère et son frère Léon. Du vivant du père, les ressources étaient déjà très épisodiques. Après sa mort, elles deviennent plus qu'aléatoires. Expulsions fréquentes de la famille des logements qu'elle occupe.
1917
(Mai) Arrestation sous Clemenceau. Un mois de prison à la Santé. Motif : un patronyme douteux et des revenus incertains.
1918
(Avril) Service militaire. Fait ses classes jusqu'en novembre, à Guingamp (Côtes-d'Armor). Affecté ensuite à Troyes. La durée du service était alors de trois ans. Ne participe donc pas à la guerre. C'est durant cette période qu'il rencontre celle qui deviendra sa première femme.

1921

(Avril) Libéré de ses obligations militaires. Rappelé en mai-juin pour l'occupation de la Rhur. Emplois divers : inspecteur dans les assurances, courtier en publicité... (Décembre) Epouse Suzanne Vallois. Enseignante, milieu aisé. Le change favorable incite le couple à aller vivre en Autriche. Installation à Tulln, dans la banlieue viennoise. L'existence s'y révèle moins facile que prévu.

1922

(Mai) Naissance de leur fille Nora. C'est en Autriche que Bove commence ses premiers livres : Mes amis, et certaines nouvelles de Henri Duchemin et ses ombres. A ses débuts, il écrira également de nombreux romans populaires sous le pseudonyme de Jean Vallois. "J'ai commencé par une centaine de milliers de lignes de romans populaires. J'en faisais cent lignes à l'heure, huit cent lignes par jour, c'est-à-dire un volume en dix ou douze jours. Un travail absolument étranger à celui de l'écrivain. C'est comme si j'avais, à cette époque, exercé un autre métier." (Interview à Candide, février 1928.) (Octobre) Bove rentre seul à Paris, habite rue Berthollet.

1923

Retour de sa femme en France. Vivent à Paris, Blaye, Mareuil-en-Brie, Bove achève Mes amis. Débuts dans le journalisme (Service des faits divers au journal Le Quotidien). Envoie au journal Le Matin un premier texte, Nuit de Noël (qui deviendra le Crime d'une nuit). La nouvelle est remarquée par Colette, alors directrice des contes du journal. Elle propose à Bove de le publier dans la collection qu'elle dirige chez Ferenczi. Bove lui apporte Mes amis.

1924

(Février) Naissance de Michel. La sortie de Mes amis est un succès. Article enthousiaste de Sacha Guitry dans Candide et quelques voix au Femina.

1925

Habite La Ferté-sous-Jouarre, puis Paris. Rupture avec sa première femme, dont il divorcera en 1930. Liaison avec Henriette de Swetschine, jusqu'en 1927. Production débordante dans les années qui suivent.

1926-1927

Rilke souhaite connaître l'auteur de Mes amis, le rencontre lors de son dernier séjour à Paris. Bove habite Paris (change fréquemment d'appartement), puis Bécon-les-Bruyères. Ecrit abondamment, entre autres dans les cafés de Saint-Germain-des-Prés, au Dôme, etc. Jusqu'à la guerre, collabore parallèlement à divers journaux : Le Quotidien, Détective,Le Journal, Paris-Soir, Marianne, Vendredi et Regards (des revues proches du Front populaire). Reportages (notamment les faits divers) et feuilletons. Subvient dans la mesure du possible aux besoins de son premier foyer et à ceux de sa mère et de son frère Léon. L'irrégularité de ses revenus provoque de fréquentes tensions. Parution de son deuxième livre, Armand, ainsi que de Bécon-les-Bruyères et Un soir chez Blutel. Ecriture de la Coalition.

1928-1929

Rencontre Louise Ottensooser, qu'il épousera en 1930. Famille de banquiers, fortunée et mondaine. Bove est alors introduit dans les milieux artistiques. (Novembre) Prix Figuière : "Le romancier Emmanuel Bove remporte,sur 406 concurrents, le prix Figuière de 50 000 francs, l'épreuve la mieux dotée de la littérature." Habite à Paris, Bandol et Sanary. Période la plus féconde de l'écrivain.

1930

Avec Louise en Angleterre. Leur unique enfant y meurt à la naissance.

1931

(Mai) Retour en France. Jusqu'à la guerre, Louise et Emmanuel habiteront Paris, Compiègne (1931-1936) puis le Cap-Ferret (Gironde). Durant toute cette période, on dispose de peu de documents de première main sur la vie de l'auteur. Il semble qu'elle se confonde avec son oeuvre.

1936

Gravement malade (pleurésie).

1937

Mort de la mère de Bove.

1940

(Mars) Mobilisé comme travailleur militaire. Affecté à une fonderie dans le Cher. Démobilisé en juillet. Durant les deux années qui suivent, se réfugie avec sa femme dans la région lyonnaise, puis à Dieulefit (Drôme) et au Cheylard (Ardèche). Ils espèrent gagner Londres via L'Afrique du Nord. En dépit des sollicitations, refuse à cette époque de faire publier ses livres dans la France occupée.

1942

(Mars) Mort d'Émily. Le couple arrive en Afrique du Nord, une semaine avant le débarquement des alliés (8 novembre), et habite Alger pendant deux ans. Bove y écrit ses trois derniers romans (le Piège, Départ dans la nuit, Non-lieu). Contacts avec André Gide, Saint-Exupéry, Max-Pol Fouchet, le peintre Albert Marquet, Philippe Soupault, l'éditeur Edmond Charlot, Jean Gaulmier... Fait partie du Comité National des écrivains. C'est à Alger que l'auteur contracte la maladie qui l'emportera : "Bove menait une vie presque crépusculaire. Quelque fois il portait la main à son visage, non tant pour étouffer une quinte de toux que pour escamoter une grimace provoquée par la douleur. A l'apercevoir dans la rue, toujours pâle et émacié, on avait le sentiment qu'il allait disparaître, que demain il n'allait plus être parmi nous aux réunions de la revue Fontaine, de Renaissance, de l'Arche, des Cahiers antiracistes. Il s'absentait souvent pour des séjours à l'hôpital mais ne parlait pas de son mal." (Enrico Terracini)

1944

(Octobre) Retour en France.

1945

(Mai) Publication de son roman le Piège, suivi en juin de Départ dans la nuit.
(13 juillet) Décès à Paris à l'âge de 47 ans, 59 Avenue des Ternes.
"Monsieur Emmanuel Bove est décédé ce matin, vers 8 h, de cachexie et défaillance cardiaque faisant suite à une série d'accès palustres suraigus." (Docteur Louis Pictet) Inhumé à Paris, au cimetière Montparnasse, dans le caveau de la famille Ottensooser. Emplacement de la sépulture : 25 ème division israélite, 27 ème ligne Est, no 1 Sud.


Page suivante